Danielle Lévy
C’est dans un environnement multilingue au Maroc (espagnol, arabe, berbère, français ) au cours des dernières années de la période coloniale que Danielle Lévy a construit son vécu linguistique, percevant très vite le pouvoir « politique » des langues et leur valeur symbolique : langues dominées et langues dominantes dans la communication et dans la culture de la colonisation, langues de prestige et langues d’avenir comme l’anglais, langues de la tradition familiale (hébreu et judéo espagnol), langues d’appui de l’Occident comme le latin et le grec appris au lycée et consolidés à l’Université auxquelles s’ajoute l’italien qui depuis près de 50 ans est sa langue de travail et celle de ses affects.
Danielle Lévy a enseigné dans certains établissements français en Italie avant de devenir professeur des universités à Macerata en Italie (1972-2014). On trouve parmi les thèmes récurrents de ses travaux la langue nationale sous Révolution française, la francophonie, les langues au temps du colonial et du post colonial, l’analyse comparative des langues et des cultures proches, la langue au féminin et l’idéologie, l’autobiographie et les langues, les langues et la migration. Elle s’est occupée institutionnellement et sur le terrain de la formation des professeurs de français. En 1983 elle a co-fondé le DoRiF –Università qui représente aujourd’hui l’ association universitaire de langue et didactique la plus importante en Italie.