Catherine Gottesman
Dans la Corrèze de mon enfance, le patois était interdit à l'école mais très vivant dans le village. Avec le latin de la messe, nous avions l'habitude d'entendre des langues diverses, bien différenciées par leur lieu, leur usage, leur degré de légitimité. Plus tard, à l'école, le miracle des langues qu'on apprend et qu'on comprend, l'anglais, le latin le grec. Les langues familiales découvertes tardivement, occultées par les efforts d'intégration des grands parents (le russe et le polonais). La fascination pour l'Asie ajoute le japonais, seule langue asiatique prononçable (en ce qui me concerne). L'italien parce que L'Italiano è gentile, et que le latin mène à Rome, le néerlandais parce que le centre de recherches spatiales européen est en Hollande et que mon mari y a travaillé 2 ans. L'espagnol parce qu'il ressemble au latin.
Bref ! Aucune spécialité, des connaissances seulement basiques, mais un véritable amour pour les langues, leurs grammaires passionnantes en tant qu'expressions psycho-sociologiques, leurs musiques, leurs rythmes, leurs corporalités. C'est même pour moi une sorte d'addiction...
Mon travail a été l'enseignement du latin et de la littérature en Classes Préparatoires aux Grandes Ecoles. Les langues vivantes constituent mon passe-temps favori, mon luxe infini.