Aline Gohard-Radenkovic
Ma mobilité professionnelle internationale, puis mon établissement à l’étranger, ont eu un impact majeur sur mon parcours et ma posture au monde. J’ai en effet vécu une vingtaine d’années dans différents pays (Autriche, Turquie, Australie, Corée du sud, URSS devenue Fédération de Russie !), en tant qu’enseignante de Fle puis Attachée linguistique dans les réseaux de diffusion de la langue et culture françaises. Immergée dans des contextes très différents, souvent instables, auxquels je devais rapidement m’adapter, je me suis rendu compte que j’étais démunie face à des situations que je ne comprenais pas, même si je connaissais la langue. Comme mes formations premières ne m’aidaient pas, je suis retournée à l’université pour me former en Sociologie du langage puis en Anthropologie de la communication. Fin des années 90, je suis devenue professeur, responsable de la formation de futurs enseignants de langues et de futurs médiateurs de l’international dans le champ du Fle, des langues et des cultures étrangères à l’Université bilingue de Fribourg. J’ai focalisé mes recherches sur les dimensions socioculturelles de la communication, sur les représentations, discours et logiques des acteurs dans des contextes plurilingues et/ou pluriculturels, selon une approche qualitative et une perspective socio-anthropologique. Je me suis intéressée aux stratégies des individus ou des groupes qui sont en situation de mobilité professionnelle, migratoire ou académique, en tâchant d’identifier les différents processus sociolangagiers et identitaires en jeu dans la transition, l’insertion, l’immersion, l’intégration, la transmission, etc., en privilégiant les approches (auto)biographiques et l’ethnographie de la communication. L’analyse des politiques linguistiques, éducatives et migratoires et celle des dispositifs d’accueil, de formation en langue, d’insertion professionnelle, d’interprétariat, de médiation, etc. qui y sont liés, est devenue incontournable.